« Lanzarote sature » : aux Canaries, le paradis pour touristes vire au cauchemar pour les habitants
800.000 Français se rendent chaque année dans les îles Canaries (Espagne) pour profiter du soleil, de la mer et de détente.
Une vacation spot appréciée, mais qui connaît aussi de nombreux problèmes liés au surtourisme de l’archipel.
Une équipe de « Sept à Huit » s’est rendue sur place pour capter l’atmosphère si particulière de la région.
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Sept à huit
On l’appelle l’archipel du printemps éternel. Avec une moyenne de 300 jours de soleil par an et une vingtaine de degrés même en hiver, les Canaries sont devenues une des premières locations touristiques d’Europe. Chaque année, 16 thousands and thousands de voyageurs s’y pressent, dont 800.000 Français. Au sud de l’île de Fuerteventura, le littoral a été envahi par les complexes hôteliers. L’un d’entre eux, appartenant à un groupe espagnol, comporte près de 700 chambres. Il est majoritairement visité par des touristes italiens, polonais ou français.
C’est ici que Nathalie, Frédéric et leur fils Mattéo, originaires de Douai (Nord), passent leurs vacances d’hiver. Tous les ans, ce conseiller de vente multimédias et cette technicienne de floor s’offrent un beau voyage au soleil. Suivis par les équipes de « Sept à Huit », dans le reportage en tête de cet article, ils ont choisi cette fois de venir aux Canaries sur les conseils de leur agence de voyage. Comme pour chacun de leurs séjours, ils optent pour des formules all-inclusive, c’est-à-dire « tout compris ». Ils ont dépensé 1.100 euros par personne pour une semaine sur place, en pleines vacances scolaires. Le vol, les repas, les boissons et l’hébergement sont donc intégrés dans ce montant.
Des buffets gargantuesques
Dans cet établissement, la famille a l’embarras du choix pour se restaurer et pour boire un verre. Cinq bars et deux eating places y sont ouverts, dont un buffet à volonté. Entrées, plats en sauce, woks, poissons, viandes à la plancha… Il y en a pour tous les goûts. Mais les spécialités espagnoles se font rares : seuls quelques plateaux de fromage ou de chorizo sont présents au milieu des autres mets. Pas de quoi décevoir Mattéo : ce dernier n’avait pas l’intention de découvrir la gastronomie ibère. L’adolescent se fait plaisir en dégustant des pâtes, préparées par un cuisinier milanais recruté pour que la clientèle italienne ne perde pas trop ses repères.
Pour préparer ce buffet gargantuesque et ses plus de 3000 repas par jour, une armée de 80 cuisiniers s’energetic dans l’arrière-salle. Le chef, Mario, a plus de 25 ans d’expérience dans ce sort d’hôtels. « C’est bon les gars, tout est sous contrôle ?« , vérifie-t-il en faisant le tour de sa delicacies. Trois tonnes de nourriture sont préparées ici chaque jour. Des quantités astronomiques que cette île désertique est bien incapable de produire. L’essentiel est acheminé depuis la péninsule espagnole ou les autres îles de l’archipel. Les rares produits locaux sont du fromage, de la viande de chèvre, des tomates et des pommes de terre, très appréciées dans la région.
Crise du logement et coupures d’eau
Aquagym, volley, pétanque, yoga, ping-pong ou encore invitation aux danses latines : le succès des formules all-inclusive tient aussi à ces activités gratuites proposées aux shoppers. Sur les îles de l’archipel, ce style d’offre est très répandu. Mais sur place, les locaux commencent à s’interroger sur les limites de ce système. C’est le cas dans la région de Lanzarote, restée longtemps une des plus préservées des Canaries. Avec ses paysages volcaniques spectaculaires et ses eaux sublimes pour les amoureux de plongée sous-marine, elle subit également aujourd’hui les excès du tourisme de masse. Trois thousands and thousands de visiteurs l’ont parcourue en 2024, alors qu’elle ne compte 150.000 habitants.
Principal problème sur l’île : le logement. En effet, l’essor des places touristiques a fait exploser le montant des loyers. Au level que les entreprises locales ont parfois du mal à recruter. « C’est vrai que d’un côté, ce tourisme nous amène du monde« , tempère Géraldine, gérante française d’un membership de plongée. « Mais en même temps, on sent Lanzarote un peu saturée… » Dans la grande ville de la région, les autorités doivent même parfois opérer des coupures d’eau pour limiter la consommation. De nombreux habitants doivent même souvent vivre dans des situations encore plus précaires.
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Ainsi, Juan, un Colombien arrivé aux Canaries il y a huit ans à la tête d’une entreprise de travaux d’intérieur, a vécu durant une année dans son camion. Avec sa femme, ils habitent désormais dans un squat, au sein d’un chantier accolé à un resort et inachevé depuis 25 ans. « On a tout construit« , montre aux journalistes de « Sept à Huit » l’homme à l’intérieur du bâtiment. « Il n’y a pas de sol, on a mis du sol, du ciment, on peint les murs… » Sa famille pourrait se faire expulser prochainement, automotive le propriétaire du terrain veut raser les immeubles abandonnés pour y construire un nouvel hôtel.