Attraction touristique et infernale mine de soufre : le volcan indonésien Kawah Ijen entre deux mondes

Attraction touristique et infernale mine de soufre : le volcan indonésien Kawah Ijen entre deux mondes

C’est l’un des lieux les plus beaux de la planète, mais aussi, sans doute, l’un des plus terribles.
En Indonésie, le volcan Kawah Ijen est connu pour son lac aux eaux turquoise.
Une couleur due au soufre qui s’échappe du cratère, exploité par des mineurs dans des circumstances inhumaines.

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Le 20H

Vu du ciel, le lac bleu turquoise fait rêver. Il indique un des cônes volcaniques du volcan Ijen, appelé Kawah Ijen. Mais dans son cratère se cache la plus grande mine de soufre à ciel ouvert de la planète. Chaque jour, 150 mineurs s’enfoncent dans cet enfer jaune. « Généralement, je fais trois allers-retours par jour, donc je porte 200 kilos », raconte Wayan, l’un d’entre eux, dans le reportage de TF1 ci-dessus. Pendant 10 heures, il respire les gaz sulfureux du volcan actif. Plus on s’approche de la mine, plus les émanations sont toxiques. Mais pour ces porteurs de soufre, not possible de dépenser 15 euros pour un masque performant. 

Je porte 70 kilos de soufre à chaque fois, c’est très dur

Supeno, mineur

Au cœur de la mine, les gaz fusent à 600 degrés. Au contact de l’air, ils forment un minerai jaune. Du soufre pur, indispensable à la fabrication de pesticides, cosmétiques ou savons. De l’or pour ces mineurs, mais au sacrifice de leurs poumons. « Le plus dur, c’est de collecter le soufre, parce qu’il y a beaucoup de fumée dans la mine. Il fait très chaud et parfois, il y a des flammes », explique Supeno, un autre mineur. « Ensuite, l’autre partie la plus difficile, c’est de remonter avec tout ce poids. Je porte 70 kilos de soufre à chaque fois, c’est très dur », témoigne-t-il. 

Douleurs articulaires, lésions pulmonaires. Leur espérance de vie moyenne est réduite à 50 ans. Pour gagner moins de 8 centimes d’euros par kilo, 9 euros par jour dans le meilleur des cas. À peine assez pour vivre. Leur seul espoir, d’échapper à la mine : les touristes. Leur nombre a bondi de 80% en 10 ans. Désormais, chaque nuit, les mineurs gravissent le volcan avec des centaines de voyageurs. Certains finissent l’ascension dans leurs chariots, transportés à power d’homme. 

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« Ils sont vraiment dans l’effort, ça force le respect, c’est impressionnant dans les montées qu’il y a », réagit un touriste français au micro de TF1. À mi-parcours, son groupe d’amis ressent déjà de la difficulté à respirer à trigger des émanations de soufre. Après deux heures de marche, ils découvrent au lever du soleil le cratère fumant à 2800 mètres d’altitude.

L’eau est attirante à cette hauteur, mais toute baignade est impensable. Sa température se situe entre 30 et 40 degrés. « Mais elle est surtout très acide », précise le information Harry Yanto, « c’est un lac très profond, plus de 200 mètres. Et à l’intérieur du lac, il y a le magma ». Une goutte de cette eau suffirait pour se brûler. Ce information le sait mieux que quiconque, il l’a côtoyée pendant 15 ans comme mineur. Cinquante de ces forçats du soufre sont devenus guides, et gagnent aujourd’hui 10 fois plus. D’autres s’improvisant photographes ou vendeurs de souvenirs. Le Kawah Ijen oscille entre deux mondes. Les mineurs espèrent qu’il sera bientôt exploité uniquement pour sa beauté sulfureuse, et qu’ils pourront enfin en vivre dans des circumstances décentes.

La rédaction de TF1info | Reportage : M. LAOUAMEN, M. DELVIGNE

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