PODCAST – Maxime de Rostolan, entrepreneur : « Nous invitons chacun à retrouver le sens du voyage »

PODCAST – Maxime de Rostolan, entrepreneur : « Nous invitons chacun à retrouver le sens du voyage »

  • Ondulation des vagues, danse des cétacés, vol d’oiseaux migrateurs… Les mers et océans offrent de fabuleux spectacles.
  • Problème : les navires se multiplient et génèrent de la air pollution ou des dégazages chimiques.
  • Cette semaine, dans le podcast « Impact Positif », Sylvia Amicone reçoit l’entrepreneur Maxime de Rostolan qui a lancé une ligne de transport à la voile.

Suivez la couverture complète

Impact positif

Multiplication des plastiques, destructions des habitats sauvages, bétonisation… Les mers et océans souffrent. Le dérèglement climatique étouffe la faune et la flore. Les immenses navires de transport de marchandises et de passagers deviennent les principaux responsables de ces catastrophes écologiques.

L’entrepreneur Maxime de Rostolan a une idée en tête : diminuer les gaz à effet de serre du transport de passagers par bateau. Il déploie sa stratégie dans le podcast de celles et ceux qui ont un affect positif sur la société et sur le monde, à écouter ci-dessus. L’émission est diffusée tous les samedis après-midi sur LCI, canal 15 de la TNT. Avec son projet Sailcoop, première coopérative de transport de passagers à la voile, il suggest de voyager différemment : « Nous invitons chacun à retrouver le sens du voyage en prenant son temps sans émettre de gaz à effet de serre. Les lignes de transport à la voile dépendent du vent. Le voyage devient une expérience et fait partie des vacances. » L’entrepreneur rappelle que jusque dans les années 1950, la plupart des passagers se rendaient aux États-Unis par la mer et non par les airs. « Il faut prendre son temps. J’encourage chacun à prendre six mois de vacances tous les cinq ans pour pratiquer et apprécier la sobriété. »

Depuis 2021, la coopérative a déjà transporté 30.000 passagers entre Concarneau et les Glénan (Bretagne) et entre Saint-Raphaël et Calvi (Corse). Des catamarans de près de 80 passagers, spécialement dessiné pour le transport à la voile, se laissent guider par les vents : « Le transport de marchandises à la voile existe depuis longtemps. De notre côté, nous testons le marché. Nous avons un public diversifié avec des retraités, des jeunes et des familles. Nous leur proposons des cabines confortables de 27 m². Nous travaillons avec des restaurateurs pour proposer des repas bio de produits frais. » À la clé, une expérience inoubliable : « Neuf passagers sur dix ont aperçu des dauphins et des baleines. D’autres ont dormi sur le pont à la belle étoile. Il a fallu jouer des coudes, les armateurs ne nous voyaient pas d’un bon œil au départ. Mais désormais, on a prouvé qu’il y avait une demande et on a montré notre savoir-faire. »

Lire aussi

PODCAST – Frédéric Hourdin, chercheur au CNRS : « Pour changer les choses, il faut arrêter d’opposer les uns aux autres »

Traversée de l’Atlantique

À partir d’octobre, Sailcoop suggest une liaison transatlantique entre Le Havre et New-York. En 14 jours, sur un voilier de 80 mètres, des centaines de passagers prendront leur temps : « Nous avons un partenariat avec une école de commerce qui nous a commandé deux aller-retours. » Aujourd’hui, le tourisme représente 11% des émissions de gaz à effet de serre de la France. Le transport capte 77% de ces émissions polluantes. Sailcoop veut explorer davantage la proximité des lieux, de sa faune et de sa flore : « Nous voulons un avenir moins carboné pour le transport naval. S’il n’y a pas de vent, nous remettons le moteur du bateau en marche pour garder une vitesse constante de six nœuds. Même avec cette consommation, nous diminuons nos émissions de 85 à 90%. »

Maxime de Rostolan a mille et une vies : il a lancé un réseau de micro fermes, une plate-forme de crowdfunding consacrée aux projets à fort affect écologique et social, un réseau de pépinières participatives pour planter des arbres ou une affiliation de lobbying citoyen pour accélérer la transition démocratique, écologique et sociale. Il s’affirme comme un acteur du changement : « Je propose des choses désirables. Vivre différemment peut devenir plus excitant et plus plaisant. Les Municipales sont l’occasion de faire avancer des projets locaux. Beaucoup de villes se sont mises à des politiques de mobilité douce, planter des arbres, débétonner… » Pas de quoi pour autant s’investir en politique : « Je fais de la politique en étant entrepreneur », conclut-il.

Geoffrey LOPES

Add a Comment

Your email address will not be published.

Translate »