« Un budget raisonnable » : de plus en plus de vacanciers français attirés par les séjours « all inclusive » au Cap-Vert
À six heures d’avion de Paris, le Cap-Vert apparel de plus en plus de vacanciers.
Situé au massive du Sénégal, cet archipel autrefois pauvre et isolé est devenu en dix ans une vacation spot prisée.
Une équipe de « Sept à Huit » y a suivi des Français pas déçus du voyage.
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Sept à huit
Deux heures de décalage horaire avec Paris, six heures d’avion et un dépaysement garanti. Depuis plusieurs années, le Cap-Vert, petit archipel situé au massive du Sénégal, a le vent en poupe chez les vacanciers. Grâce aux formules « all-inclusives » de ses hôtels et à de nouvelles lignes aériennes low price, le Cap-Vert apparel de plus en plus de vacanciers français.
Cette ancienne colonie portugaise, longtemps pauvre et isolée, est devenue en dix ans une vacation spot prisée des touristes. Et l’un des pays les plus dynamiques de l’Afrique de l’Ouest. En 2023, le Cap-Vert a atteint pour la première fois un million de visiteurs. Avec la semaine à 1.100 euros par personne, tout compris, l’archipel a de quoi séduire, comme le montre le reportage de « Sept à Huit » seen en tête de cet article, diffusé ce week-end sur TF1 (à retrouver également en streaming sur TF1+).
La République dominicaine peut être sympa aussi, mais il faut partir un peu plus longtemps parce que c’est plus loin.
La République dominicaine peut être sympa aussi, mais il faut partir un peu plus longtemps parce que c’est plus loin.
Mylène, touriste française
On y rencontre Mylène et Édouard, qui ont opté pour le Cap-Vert pour leur voyage de noces. « On a choisi cette destination quand on s’est renseigné par rapport au budget. C’est un budget qui nous convenait, c’est un budget raisonnable contrairement à d’autres pays. La République dominicaine peut être sympa aussi, mais il faut partir un peu plus longtemps parce que c’est plus loin », explique la jeune mariée face à la caméra de « Sept à Huit ». Une semaine à 1100 euros par personne, tout compris et à 6 heures d’avion de Paris.
Mylène est assistante commerciale, Édouard salarié dans les télécoms. D’habitude, ils partent en vacances au Portugal dans la famille d’Édouard. Comme la majorité des touristes au Cap-Vert, ils ont choisi l’île de Sal, attirés par l’expérience dans un « all inclusive ». Le voyageur paye un prix distinctive qui comprend le vol et tous les frais de séjour.
Le couple a été ravi de l’accueil spécial voyage de noces qu’il a reçu. « L’hôtel nous avait préparé une petite surprise à notre arrivée, donc avec un lit tout décoré, et puis on a eu aussi la bouteille de champagne, enfin de mousseux », indique le marié. C’est la première fois que tous deux font cette expérience « all inclusive » et qu’ils voyagent hors d’Europe. Un voyage financé grâce à leur cagnotte de mariage.
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À eux deux, Mylène et Édouard gagnent 3.300 euros. Parents de deux enfants, ils doivent toute l’année faire consideration à leurs dépenses. Ici, dans cet hôtel cap-verdien, ils pourront dîner trois fois pendant leur séjour dans les eating places du complexe. Pizzas, cassoulet, pâtes… Soit des plats bien loin de la delicacies cap-verdienne, centrée autour du poisson. Mylène confie être rassurée par la nourriture « européenne ». « Je pense que dans un pays comme ça, je ne sais pas si je prendrais le risque de manger quelque chose d’un peu plus typique », justifie-t-elle.
À la tête des cuisines, Damian Sanchez, un chef chilien qui a travaillé dans des hôtels internationaux partout dans le monde. Tous les jours, il doit servir des touristes venus de toute l’Europe. « Nous devons être flexibles et essayer de satisfaire tout le monde. Les clients du nord de l’Europe et les Anglais aiment que leurs plats soient séparés de la sauce. Alors que les clients français, les Portugais, les Espagnols n’ont aucun problème à manger des plats mélangés avec la sauce. Les clients sont rois. C’est eux qui commandent, non ? », explique le chef.
Pour assurer les 800 couverts quotidiens, Damian dirige une armée de 150 personnes. Le chef doit gérer des quantités astronomiques de nourriture, dont 80% sont importées. Chaque mois, il fait venir huit tonnes de viande, 12 tonnes de légumes et 37 tonnes de fruits. Une empreinte carbone désastreuse, mais selon Damian, inévitable. « Le Cap-Vert est un pays insulaire et malheureusement avec très peu de pluie. La production agricole ne suffit même pas à satisfaire les besoins de la population. Sans importation, il n’y aurait pas de tourisme au Cap-Vert », assure-t-il.
Des situations de vie encore précaires
Seule petite touche d’exotisme, une fois par semaine, un buffet exclusivement cap-verdien. Pour le préparer, Damian se fournit chez des commerçants locaux à Santa Maria, une ville qu’il a vue se développer au fil des années. « Il y a 15 ans, Santa Maria ne comptait que quatre rues et quelques maisons. C’était un petit village. Il y a beaucoup de bâtiments qui se sont construits, beaucoup de bâtiments, de supermarchés, un nouveau centre de santé. C’est maintenant une ville pleine de vie », décrit-il.
Alors que le nombre d’hôtels sur la côte cap-verdienne a triplé en dix ans, tous dirigés par des groupes européens, les pêcheurs ont été les premiers à bénéficier de l’arrivée de ces établissements. En dix ans, le prix du poisson a été multiplié par trois. « Le chef nous achète beaucoup de poisson, jusqu’à cinq fois par semaine. Il nous prend 300, 500, 800 kilos. Parfois, ça peut même atteindre les 2.000 kilos par semaine. Grâce à Dieu, je m’en sors très bien. J’ai un terrain et je peux offrir de meilleures conditions de vie à ma fille », relate une pêcheuse.
Cap-Vert : les trésors de l’île de SalSource : JT 20h Semaine
Dans un pays où le salaire moyen est de 150 euros, le tourisme représente une opportunité de sortir de la misère pour des milliers de Capverdiens. Pour Damian, le défi est de recruter. Faute de major d’œuvre qualifiée, il recrute des jeunes sans aucune formation. Jair a été embauché comme commis il y a quatre mois. Même si le rythme est rapide, il se dit content material de ses progrès.
Mais, revers de la médaille du tourisme, ces dernières années, le prix des logements ont été multipliés par quatre. Inabordable pour Jair et son salaire de 250 euros. Le jeune homme vit donc à 20 kilomètres de l’hôtel, dans une banlieue. « On est dans un quartier pauvre. Ici, tous les gens travaillent dans les resorts parce que c’est là-bas qu’on gagne le plus », explique-t-il.
Les habitations manquent pour loger tous les Cap-Verdiens venus travailler sur l’île. Pour le second, Jair est hébergé chez sa belle-mère, vendeuse de poissons. La maison est située près de l’aéroport et la famille vit au son des avions. Sans groupe électrogène, l’accès à l’électricité est aléatoire. On est loin du confort des resorts. « Et parfois, on peut rester plusieurs jours sans eau courante. Donc on a installé ce bidon pour avoir des réserves », décrit le jeune homme.
Les excès du surtourisme
Les situations de vie restent encore précaires. Mais le pays est en prepare de se transformer. En dix ans, le nombre d’habitants en scenario de pauvreté extrême a diminué de moitié. L’île de Sal est-elle cependant prête à accueillir toujours plus de touristes ? Albert Axonera dirige une ONG qui veut protéger la biodiversité de l’île. « D’ici jusqu’à la route, il y avait des dunes. Aujourd’hui, elles ont toutes disparues. Tout ça, c’est à cause de l’extraction de sable qui a servi aux différents chantiers. On parle de la construction de l’aéroport, des routes, mais aussi d’un resort qui est devant cette zone », regrette-t-il. Il craint qu’avec la montée des eaux, les inondations deviennent dramatiques. « Si cette zone est inondée, les activités touristiques ne pourront même plus exister », souligne-t-il.
À l’écart des plages, un autre fléau menace l’archipel. Les décharges sauvages de plus en plus fréquentes. « Il y a des détritus partout. Des pots de fleurs, de la peinture. On voit même des transats au loin. À mon avis, les resorts font appel à des sous-traitants pour évacuer une partie de leurs déchets. Et eux, ils ne vont pas jusqu’à la décharge municipale pour s’en débarrasser. C’est moins cher de les jeter ici. Si on continue comme ça, on aura des détritus partout », fustige Albert. Un paysage en sursis, loin du regard des touristes, mais pour combien de temps ? D’ici à 2030, le pays espère tripler son nombre de visiteurs.